7.Conclusion

Les surfaces minimales, comme les squelettes qui les entourent, préexistent dans la nature. Il ne s’agit pas d’un jeu d’illusionniste de la part de l’expérimentateur.

Comme le cercle et la sphère, les polyèdres font partie de notre monde terrestre. Il suffit, par exemple, d’observer des cristaux pour voir apparaître des centaines de formes géométriques distinctes.

En ce qui concerne les surfaces minimales, on peut les observer à l’aide de microscopes chez les protozoaires.

Le biologiste allemand Ernst Haeckel a décrit ou dessiné 4 314 espèces et 739 genres de radiolaires. Leurs formes évoquent souvent celles de surfaces minimales.

Les surfaces minimales sont esthétiques, économiques et obéissent à des lois strictes. Elles constituent ainsi un excellent exemple d ’éléments du Cosmos comme nous l’avons décrit dans notre prologue. Il est important de souligner que les caractéristiques du Cosmos font partie des aspirations aussi bien du scientifique, du littéraire que de l’artiste. Après avoir résolu un problème, le mathématicien s’efforce de lui donner une forme succincte et élégante. Pour passer son message, le peintre vise l’équilibre entre le sujet, sa forme et les couleurs. Le compositeur et le chorégraphe travaillent souvent comme les scientifiques : ils essaient d ’accorder leur inspiration à l’harmonie, la mesure du temps, les mouvements et les qualités des divers instruments. Quant aux poètes et aux écrivains, ils ont cherché de tout temps le mariage idéal entre la forme et le fond (le style et le contenu).

DR. MÉLÉTIS MICHALAKIS

Physicien

 

Figure 2 Surfaces minimales du cube et du tétraèdre :
les squelettes des solides sont représentés en noir et
les arêtes des surfaces minimales en rouge